Besoin urgent d’une réforme de l’éducation en Afrique

26 Jul 2024
Administrateur Aspyee
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Besoin urgent d’une réforme de l’éducation en Afrique
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Panafricaine

Le Parlement panafricain a organisé, en collaboration avec les institutions de l'Union africaine (UA), les organisations partenaires et les établissements universitaires, un atelier crucial sur le thème de l'UA pour l'année 2024 : « Éduquer une Afrique adaptée au 21e siècle : Construire des systèmes éducatifs résilients ». pour un accès accru à un apprentissage inclusif, tout au long de la vie, de qualité et pertinent en Afrique. L'événement a rassemblé un large éventail d'experts et de parties prenantes pour répondre au besoin urgent d'une réforme de l'éducation à travers le continent. Des présentations et des séances d'information ont été faites par des représentants de diverses institutions, notamment la Commission de l'Union africaine pour l'éducation, la science, la technologie et l'innovation (ESTI) ; l'Université du Zoulouland ; et la Campagne mondiale pour l'éducation. Des experts en matière de droit à l'éducation et de droits des personnes vivant avec un handicap (PWD) ont également présenté des conclusions et des recommandations techniques.

Au cours de l'atelier, plusieurs questions cruciales ont été soulignées, conduisant à des recommandations globales visant à transformer le système éducatif africain. L'une des principales préoccupations était la mise en œuvre et la sensibilisation insuffisantes à la Stratégie continentale d'éducation pour l'Afrique 2016-2025, aux objectifs liés à l'éducation de l'Agenda 2063 de l'UA et à l'objectif de développement durable n° 4. Les participants ont exhorté les parlements membres à organiser des forums pour discuter de ces stratégies et à participer à évaluer la stratégie actuelle pour élaborer un plan successif après 2025. Une autre préoccupation majeure était l’insuffisance des budgets nationaux alloués à l’éducation, à la science, à la technologie et à l’innovation. La privatisation de l'éducation a été identifiée à la fois comme une opportunité et un problème, provoquant une stratification de classe et une marginalisation au sein des communautés.

Les gouvernements ont été critiqués pour avoir négligé l’éducation publique, ce qui a conduit à des infrastructures délabrées, à des ressources d’apprentissage insuffisantes et à des enseignants mal formés. Les participants ont plaidé pour qu'au moins 1 % du PIB soit alloué au financement des secteurs de l'éducation, de la science, de la technologie et de l'innovation. L'accent a été mis sur des programmes complets de développement des enseignants, sur l'amélioration des infrastructures éducatives et sur l'acquisition de ressources d'apprentissage essentielles. La création du Fonds africain pour l’innovation en matière d’éducation, de science et de technologie a été proposée comme mécanisme de financement mixte pour soutenir ces initiatives. Les parlementaires ont été invités à faire pression pour restaurer la profession enseignante comme une carrière digne avec des salaires, des avantages sociaux et des ressources adéquats, en abordant le problème de la fuite des cerveaux et en garantissant aux enseignants l'accès à du matériel pédagogique moderne et au développement professionnel.

L’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) ont été soulignés comme une solution nécessaire au chômage et pour tirer parti de l’explosion démographique des jeunes au profit du développement économique. Les établissements d’EFTP formels et informels ont besoin d’un soutien substantiel pour étendre leur portée et améliorer leur qualité. Il est impératif de remettre en question et de changer la perception négative de l’EFTP, en encourageant les jeunes à poursuivre des carrières dans l’artisanat et les métiers pratiques. Aborder la problématique hommes-femmes dans certains cours de formation au sein de l'EFTP a également été jugé crucial pour favoriser une main-d'œuvre plus inclusive et équitable nécessaire au développement des infrastructures de l'Afrique.

La nécessité d'une action législative pour soutenir une entreprise de recherche dynamique et durable, capable de traduire les découvertes scientifiques en solutions pratiques pour le développement socio-économique, a été discutée. Les participants ont appelé à la décolonisation du système éducatif, notant que la plupart des programmes sont eurocentriques et n’inculquent pas l’histoire, la culture et les valeurs africaines. Une attention particulière a été accordée aux groupes marginalisés, notamment les filles, les enfants des zones rurales, les personnes handicapées et celles vivant dans des contextes fragiles. Il a également été recommandé de demander et d'examiner régulièrement les rapports de la CUA, de l'AUDA, du NEPAD, des communautés économiques régionales et d'autres partenaires sur la mise en œuvre de la Stratégie continentale d'éducation pour l'Afrique 2016-2025.

Les participants ont identifié la nécessité pour le Département de l’Éducation, de la Science, de la Technologie et de l’Innovation de la Commission de l’Union africaine de s’associer au Parlement panafricain et à d’autres parties prenantes pour sensibiliser et plaider en faveur d’une mise en œuvre durable des stratégies éducatives. Le lancement du Fonds africain pour l’innovation en matière d’éducation, de science et de technologie et l’élaboration de cadres politiques continentaux sur le développement des enseignants et l’enseignement supérieur étaient des recommandations clés. Les États membres ont été invités à allouer des budgets adéquats à l’éducation et à adopter des cadres politiques pour faciliter l’éducation et la formation fondées sur les compétences. Les parlements nationaux et régionaux ont été appelés à plaider en faveur de l’éducation, à soutenir les politiques de coopération intra-africaine et à garantir un financement et des investissements durables dans l’éducation. Les partenaires de développement ont été encouragés à aligner leurs programmes de soutien sur le CESA, à participer à des comités multisectoriels et à engager davantage de financements en faveur d'initiatives éducatives en Afrique.