Pour améliorer la productivité et la qualité de sa croissance économique, l’Afrique doit investir dans un cercle vertueux de meilleures compétences pour de meilleurs emplois. En 2025, la croissance réelle de l’Afrique devrait être de 4.0 %, dépassant celle de l’Amérique latine et des Caraïbes (2.5 %) et juste derrière celle de l’Asie en développement (4.8 %). Et pourtant, la croissance économique du continent continue de générer trop peu d’emplois de qualité, car elle ne se traduit pas par des gains de productivité suffisants (CUA/OCDE, 2019 ; CUA/OCDE, 2018). Les déficits de compétences en sont l’une des principales raisons. En partie à cause des pénuries de main-d’œuvre qualifiée – notamment dans des secteurs tels que l’agroalimentaire et les énergies renouvelables – l’investissement privé reste inférieur au potentiel du continent (CUA/OCDE, 2023). L’Afrique a une part d’emploi informel plus élevée que toute autre région du monde, en raison de la lenteur de sa transformation productive ; on estime que 82 % de tous les travailleurs du continent occupent un emploi informel, contre 56 % en Amérique latine et dans les Caraïbes et 73 % en Asie en développement. En Afrique du Sud, un pays où le taux d’informalité est faible, 76 % des employeurs déclarent avoir du mal à trouver les talents dont ils ont besoin (ManpowerGroup, 2022). Les travailleurs qualifiés sont nécessaires pour renforcer la transformation productive naissante de l’Afrique et pour offrir des emplois de qualité à grande échelle. L’édition 2024 du rapport sur la dynamique du développement de l’Afrique aborde donc les compétences, l’emploi et la productivité, ce qui coïncide avec le choix de « l’éducation » comme thème de l’année par l’Union africaine.